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4 minutes

Post-ARENH : quelles stratégies d’achat d’électricité pour 2026 ?

Comprendre et anticiper les transformations du secteur de l’énergie

La fin de l’ARENH approche : le dispositif d’Accès Régulé à l’Électricité Nucléaire Historique, en place depuis plus de dix ans, s’éteindra le 31 décembre 2025.


Ce mécanisme, qui permettait aux fournisseurs alternatifs d’acheter jusqu’à 100 TWh d’électricité nucléaire d’EDF à un prix régulé de 42 €/MWh, a longtemps contribué à stabiliser le marché français.


À partir de janvier 2026, il sera remplacé par un nouveau dispositif : le Versement Nucléaire Universel (VNU). Ce système vise à mieux répartir la rente nucléaire entre producteurs et consommateurs, tout en préservant la compétitivité des entreprises et la stabilité du marché.

Cette transition marque une nouvelle ère de gestion du risque énergétique, où l’agilité et l’anticipation deviennent des atouts majeurs.

Cette transition marque une nouvelle ère de gestion du risque énergétique, où l’agilité et
l’anticipation deviennent des atouts majeurs.
 

Décryptage du Versement Nucléaire Universel (VNU)

Le VNU redéfinit le cadre de valorisation de la production nucléaire.
La Commission de Régulation de l’Énergie (CRE) a fixé le coût complet du nucléaire historique à :

  • 60,3 €/MWh (ou 61,5 € courants/MWh) pour la période 2026-2028
  • 63,4 €/MWh (ou 68,4 € courants/MWh) pour 2029-2031.

    (Source : CRE, septembre 2025)
     

Le mécanisme repose sur deux leviers principaux :

1. Un prélèvement sur les revenus nucléaires excédentaires

Il s’applique lorsque les revenus issus de la vente d’électricité nucléaire dépassent certains seuils progressifs. Deux niveaux sont prévus :
 

  • Seuil de taxation (50 %) : coûts complets + [5 à 25 €/MWh]
  • Seuil d’écrêtement (90 %) : coûts complets + [35 à 55 €/MWh]

Ces taux visent à partager la rente nucléaire lorsque les prix de marché dépassent largement les coûts de production.
 

2. Une redistribution des recettes

Les montants collectés servent à modérer le prix final payé par les consommateurs, selon des modalités définies par décret.

À noter : selon les estimations actuelles de la CRE, les revenus nucléaires d’EDF pour 2026 (≈ 65,9 €/MWh) resteraient probablement en dessous du seuil de déclenchement du VNU, ce qui pourrait reporter son application effective.

Ainsi, le VNU ne garantit plus un prix unique pour l’électricité nucléaire, mais introduit une régulation dynamique visant à stabiliser les revenus et protéger les consommateurs.
 

Les types de contrats d’électricité en 2026

Dans ce nouveau contexte post-ARENH, les entreprises devront repenser leur politique d’achat d’électricité. Trois grands modèles de contrats dominent désormais le marché :

1. Contrats à prix fixe

  • Tous les volumes sont couverts à un prix défini.
     
  • Avantage : visibilité budgétaire totale.
     
  • Limite : aucun bénéfice en cas de baisse des prix de marché.
     

2. Contrats Bloc + Spot

  • Une partie des volumes est sécurisée à prix fixe (blocs) ; le reste est valorisé au prix spot horaire. 
     
  • Avantage : optimisation continue et coût moyen potentiellement réduit.
     
  • Limite : nécessite un pilotage actif du marché ou un accompagnement expert.
     

3. Contrats indexés

  •  Les prix suivent les marchés de gros (EEX, PEG, etc.).
     
  • Avantage : flexibilité et réactivité.
     
  • Limite : exposition partielle à la volatilité.
     

Choisir la bonne stratégie de couverture

Chaque entreprise doit adapter sa stratégie selon :

  • Son profil de risque,
     
  • Sa maturité énergétique,
     
  • Et ses objectifs budgétaires.
     

Post-ARENH : vers une gestion active du risque énergétique

La disparition de l’ARENH place les directions achats et financières au centre des décisions
énergétiques.

La gestion de portefeuille devient un outil stratégique, permettant d’adapter la couverture
selon :

  • La conjoncture économique,
     
  • Les conditions climatiques,
     
  • Et les perspectives de production.
     

Les bénéfices d’une approche structurée :

  • Maîtrise budgétaire à moyen terme,
     
  • Souplesse face aux fluctuations du marché,
     
  • Valorisation stratégique de la fonction énergie.
     

Les étapes clés :

  • Diagnostic de positionnement : analyse du portefeuille et simulation des impacts du VNU.
     
  • Définition d’une stratégie de couverture : combinaison entre indexation, blocs fixes et achats spot.
     
  • Pilotage continu : suivi de marché, veille réglementaire, alertes et ajustements tactiques.
     

En adoptant une gestion proactive et éclairée, les entreprises peuvent transformer la volatilité en levier de résilience et inscrire leur politique énergétique dans une logique de performance durable.
 

FAQ – Comprendre la fin de l’ARENH

Quand prend fin le dispositif ARENH ?
Le 31 décembre 2025. Le Versement Nucléaire Universel (VNU) prendra le relais dès janvier 2026.

Le VNU garantit-il un prix fixe ?
Non. Il s’agit d’un mécanisme de redistribution des revenus nucléaires, conçu pour atténuer les hausses de prix sur les marchés.

Faut-il privilégier les contrats à prix fixe après 2025 ?
Cela dépend du profil de risque de votre entreprise. Les stratégies mixtes ou lissées offrent souvent un bon compromis.

Quelle est la meilleure stratégie pour 2026 ?
Aucune solution universelle. Le bon choix dépend de votre consommation, de vos objectifs de couverture et de votre appétence au risque.

Quel rôle pour les directions achats et financières ?
Être au cœur de la stratégie énergétique : analyser, anticiper et piloter activement la couverture pour renforcer la compétitivité.

En conclusion

Le marché post-ARENH exige agilité et anticipation.

En comprenant les nouveaux mécanismes du Versement Nucléaire Universel, et en adaptant leur stratégie d’achat d’électricité, les entreprises peuvent transformer la contrainte réglementaire en avantage compétitif durable.

« Il n’existe pas de stratégie sans risque, mais il existe une stratégie adaptée à chaque entreprise. »